Le postulat du soldatIl en avait déjà trop vu ce soldat
Au bout de son canon de forçat
Sa vie, déjà trop courte, à ce moment là
Lui disais court, court ! Et casse toi !
Mais voila, tous ses potes écorchés restaient là
Comme des bagnards fatigués, l'oeil hagard
Et pour eux, même s'il n'aimait pas ca,
Il se batterait et créverait comme un batard
Maintenant meurtri dans son trou d'obus
Ses souvenirs un peu plus loin que la gare
Qui l'avait mené à ce repère de crevards
Lui rappelaient sa famille et ses rêves déchus
Encore un p'tit souffle, encore une minute
Encore une pensée pour celle qu'il avait aimé
Et à jamais oublié, malgré sa longue lutte
Il laissa ce monde de cons, enfin en paix...
Vous qui peut-être oubliez le prie d'une vie
Pitié, cessez de cracher les sanglots saccadés
Des mitrailleuses qui nous ont arrachées
Ceux qui rêvent plus haut que cette infamie
Gaston